Le promeneur de Bacalan se promène. Normal puisqu'il est le promeneur. Un promeneur se promène. Il flâne aussi. Ses yeux, ses oreilles. Flânent. Et s'étonnent. La flânerie est plus propice à l'étonnement que la promenade. C'est une disposition particulière de l'esprit du promeneur.
Depuis quelques années, il s'étonne de la métamorphose de Bacalan autour des Bassins à flot et au-delà. Ce qui disparaît. Ce qui apparaît. Ce qui change.
Tous ces immeubles qui sortent de terre. Et la Cité du vin bientôt terminée. Et le Musée de la marine dont on terrasse déjà l'assise. Ce développement-là qui sidère le promeneur qui flâne. Les yeux s'écarquillent sur la pensée qui gamberge, insaisissable.
Des nouveaux noms de lieu sont inventés :
Sente des morutiers
Sente des radoubs
Qui a eu l'idée ? Dans quelle réunion de chantier ? Le mot sente, le trouve-t-on ailleurs, dans une autre cité sinueuse ?
Et les radoubs ? Les morutiers ?
Voilà qui fleure la marée et les bateaux. Les partances, les voyages. Le promeneur y reviendra. Il n'a pas fini de se promener.